Il y a presque 25 ans, en créant Le Rire Médecin, Caroline Simonds a eu cette intuition fondatrice et cette exigence : pour apporter un mieux-être aux enfants hospitalisés, il fallait que les clowns soient intégrés à l’équipe soignante. Aujourd’hui, les comédiens comme les soignants n’envisagent plus de travailler autrement que main dans la main.

Jean-Louis Berdat, alias Lulu Poireaux, l’affirme : « être clown à l’hôpital, c’est aussi prendre soin des soignants ». Au-delà des échanges définis dans le code déontologique du Rire Médecin, comme la transmission avant chaque jour de jeu (lors de laquelle les soignants informent les comédiens sur ce qui se passe dans le service), la relation clown-soignant prend de nombreux visages. Les clowns sont demandés pour des accompagnements de soin, forment les soignants à la communication ludique, proposent des journées soignants, et présentent leur travail dans les écoles d’infirmières. Il y a un réel partage de compétences.

Avant même qu’ils fassent leur arrivée dans un service, les rencontres entre les chefs de service et notre équipe artistique (Caroline et Jean-Louis) sont déjà les prémices de cette relation étroite. Selon Jean-Louis : « Faire comprendre notre démarche aux soignants est essentiel. Une fois qu’ils acceptent notre façon de travailler, les portes s’ouvrent. Nous n’imposons rien mais nous intervenons toujours dans le souci du prendre soin de l’enfant et sommes dans la même éthique que les soignants. »

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Une fois les fondations de cette alliance « nez rouges – blouses blanches » posées dans la confiance, la magie s’opère. « Je me souviens quand nous sommes arrivés en parade à l’hôpital de Bondy pour la première fois. Le chef de service, le Professeur Gaudelus, était en train de faire sa « grande » visite, entouré des internes, externes et infirmières. Ils se sont rangés pour nous laisser passer. Nous chantions et dansions et avons senti que notre manège en faisait rire plus d’un. Entrer en contact par le jeu permet une détente salutaire. »

Si certains soignants se montrent parfois plus frileux avec les clowns, ceux-ci parviennent souvent à apprivoiser leurs doutes dans la durée. Et les comédiens ne prennent pas ombrage des réactions plus sceptiques : « Nous n’avons pas à nous imposer mais simplement à être là, pour apporter aussi de la bonne humeur aux soignants. ».

Aujourd’hui s’est développée une relation privilégiée d’estime mutuelle entre les soignants et les clowns. Cette confiance est une des clés du mieux-être insufflé à l’hôpital. Les mots de Catherine Dolfus, pédiatre à l’hôpital Armand Trousseau en sont un vibrant témoignage : « Leur présence est devenue une nécessité. Il ne serait plus imaginable de revenir en arrière dans la préhistoire du monde d’avant les nez rouges ! » .

 

 

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