Airbag

Isabelle Bellaire

Airbag
Airbag
Airbag règne en maitre dans les couloirs. Chaque chose à sa place, chaque place à sa chose. Cette salle d’attente à besoin d’ordre. Et si on rangeait tous ces gens par ordre de grandeur, les petits devant les grands derrière. « Docteur, ne me pique pas mes gens, tu fais des trous dans mon rangement ».

Vous l’aurez compris rien ne lui résiste mais rien n’aboutit jamais. Un brin d’autorité, quelques mélodies, des moments de folies. Les couloirs volent en éclats, les chambres deviennent des objets volants non identifiés, les salles de soins des pistes de danse. Les notes de sa guitare volent et virevoltent et laissent derrière elles un parfum de liberté.
Airbag et Bolov dans les couloirs de la réanimation entrent dans la chambre d’un tout-petit bébé, ses parents sont là. Un climat de douceur est déjà là et Airbag propose à Bolov de lui chanter quelque chose qui va mettre, elle le sait et l’affirme, Bolov en joie : une berceuse et pas n’importe laquelle : « Le cocon ».

Bolov souffle, grogne, grimace fait sa mauvaise tête, sa trogne des mauvais jours. Airbag toute gaieté et souriante commence à jouer et à chanter. Bolov l’accompagne aux petites percussions. Arrive la fin du 1er refrain et il « Pouette ». Airbag s’arrête et le fustige des yeux, lui comme si de rien n’était, regarde derrière lui. En gros « c’est pas lui ». Airbag reprend et rebelote ça recommence. Elle s’arrête, lui fait les gros yeux et lui affirme qu’il « Pouette ». Il nie. Elle reprend et de nouveau : il « repouette ». Elle s’énerve, elle s’agite. Elle essaie de terminer sa chanson.

Et là c’est un festival de « Pouettes ». Les parents rient. Elle le sort, lui continue à nier. C’est bien doux à leurs oreilles d’entendre ces parents rire et se détendre dans ce lieu si anxiogène. C’est gagné, Bolov et Airbag sont heureux et repartent pour la suite de leurs aventures « réconciliés bien sûr ».
Airbag

Derrière le nez rouge

Isabelle Bellaire
Airbag est interprétée par Isabelle Bellaire. Elle joue depuis 2008 auprès des enfants malades hospitalisés à l’Hôpital d’enfants de Brabois – CHRU de Nancy. « Une de mes plus grandes fiertés est quand j’ai été intégré à la famille des clowns du Rire Médecin. Je réalisais enfin mon rêve. Prendre soin autrement, donner d’autres couleurs aux couloirs de l’hôpital. Maintenir les fenêtres de l’enfance ouvertes. Redonner du rêve et des rires. »
« Les clowns sont des chevaliers de l’innocence » – Caroline Simonds, fondatrice du Rire Medecin
Les clowns de Nancy