Jean-Philippe fait partie de la troupe des clowns du Rire Médecin. Il intervient régulièrement dans les hôpitaux d'Ile de France. Pour faire plus ample connaissance, nous lui avons posé quelques questions.

camille clown paris

Devenir clown à l’hôpital était une évidence ?

J’ai été engagé en 1993 par Caroline Simonds la fondatrice, deux ans après la création du Rire Médecin. A l’époque, j’étais comédien dans une compagnie de théâtre et c’était un peu flou pour moi ces clowns qui intervenaient à l’hôpital... Et puis un jour, je tombe sur un reportage TV à propos du Rire Médecin et un des clowns de l’équipe prononce une phrase évidente, qui m’a totalement bouleversé : « Et pourquoi ce serait 80 ans une vie ? Une vie c’est peut-être 4 ans et il faut les remplir ces 4 ans ». Ce fut une révélation. Je compris à ce moment-là toute la nécessité de l’art du clown à l’hôpital. Quelques jours après, j’auditionnais et depuis 28 ans, ma passion pour notre travail à l’hôpital n’a cessé de grandir.

Comment créez-vous le lien avec l’enfant dans sa chambre ?

Il y a d’abord les transmissions où les infirmières nous donnent des éléments très importants : l’état de santé de l’enfant, bien sûr, mais aussi son adaptation à l’hôpital, le contact avec les soignants et parfois les thèmes qu’il affectionne : les princesses, le foot, le jeu vidéo etc... En entrant dans la chambre ou même juste avant d’entrer, par le hublot, nous pouvons nous inspirer de la décoration, d’un jouet, un doudou. Ces éléments qui nous renseignent sur l’univers de l’enfant pourront devenir le thème du jeu. La position du corps de l’enfant, ses premiers regards sont essentiels pour adapter notre intervention. J’aime qu’un petit enfant ou un ado comprenne immédiatement qu’il aura l’ascendant sur moi. Il est nécessaire que le public se sente supérieur et rassuré par notre présence. C’est à la fois valorisant et libérateur. Dans l’univers des clowns, les rapports sont en quelques sortes inversés : un enfant de 4 ans en sait plus que les clowns en revanche si nous croisons le chef de service dans le couloir, nous devenons son supérieur hiérarchique.

Que vous apporte Le Rire Médecin en tant qu’artiste ?

On a coutume de dire que, nous les clowns, avons le plus beau métier dumonde, c’est totalement vrai ! Chaque jour qui passe je me le répète. Voir s’allumer des étoiles dans les yeux des enfants, des parents, des soignants quand nous jouons pour eux et avec eux, les entendre rire là où nous sommes, c’est extrêmement précieux et très fort émotionnellement. Nous sommes tous là, ensemble, soudés, à jouer, chanter, danser pour célébrer ce qu’il y a de plus important : la vie.

 

 

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