En 2013, en prévision de notre campagne sur la mission du Rire Médecin dans les services pédiatriques d’onco-hématologie, notre équipe s’était rendue à l’hôpital Jean Verdier de Bondy pour rencontrer Marie Dubrel, pédiatre. Une occasion de se voir dispenser une formation complète et de mettre de côté toutes les idées reçues sur le cancer de l’enfant.

Nous sommes tous faits de micro-entités, les cellules. A des rythmes différents, elles se renouvellent et se multiplient. Quand une cellule anormale prolifère de manière désordonnée, on parle de cancer. Il existe de nombreux cancers selon l’organe ou le tissu concerné mais aussi l’aspect même de la tumeur : on parle de tumeurs « solides » comme le cancer du sein, et de tumeurs « liquides » comme les leucémies.

Les cancers concernent environ 2000 enfants et adolescents chaque année soit 1.17% des cancers diagnostiqués. Tous les âges peuvent être atteints, même en période prénatale ! Et les cancers rencontrés chez les petits sont très différents de ceux des adultes. Les leucémies, tumeurs du rein ou des ganglions sympathiques*, fréquentes chez eux, ne se voient quasiment pas chez les adultes. Quant aux adolescents, ils présentent encore d’autres particularités propres. S’il existe des causes à ces maladies, elles restent largement inconnues. Elles ne sont pas génétiques et aucune origine environnementale n’a pu être incriminée.

Les cancers concernent environ 2000 enfants et adolescents chaque année soit 1.17% des cancers diagnostiqués.

Dans le cas des leucémies, les médecins entreprennent le plus souvent de soigner les enfants avec une combinaison de chimiothérapies et parviennent à la guérison dans plus de 80% des cas. Dans le cas des tumeurs solides, 70 à 80% des enfants guérissent au terme de l’association de 3 types de traitement : chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie. On parle de guérison s’il n’y a pas eu de récidive de la maladie au bout de 5 ans. Avant, on parle de rémission, une période difficile de contrôles fréquents à l’hôpital.

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De plus, ces traitements ont des effets secondaires qui bouleversent l’enfant et sa famille. Ainsi apparaissent rapidement les vomissements, qui participent à l’amaigrissement général, et la perte des cheveux qui éprouve beaucoup les adolescents. Puis la baisse des globules blancs, dite aplasie, consécutive à la destruction des cellules qui affecte les cellules saines. Pendant cette période d’aplasie les enfants sont fatigués, sans défenses immunitaires et très sensibles aux germes. Il faut redoubler de vigilance pour les protéger, à l’hôpital comme lors de soins à domicile. Si l’aplasie est longue, les enfants sont placés en chambre stérile. Chez les adolescents surtout, on remarque aussi des troubles de l’humeur, que l’on peut aisément imputer à cet état de faiblesse.

Enfin, certains effets dont on parle peu peuvent changer durablement la vie des enfants : stérilité, troubles cardiaques, auditifs ou retard de croissance. C’est pour cela que la lutte contre ces maladies doit être sans relâche ! C’est aussi pour cela que l’hôpital doit se doter des meilleurs atouts pour adoucir la qualité de vie des enfants lors du traitement et les aider à trouver en eux les ressources pour triompher. De l’avis des soignants comme des familles, les clowns doivent faire partie de ce dispositif de bientraitance.

*réunions de nerfs à l’extérieur et le long de la moelle épinière.

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