En mars 2013, le 2ème rapport de l’Observatoire sociétal des cancers de la LCC* alertait sur les difficultés économiques croissantes qui affectent les familles déjà bouleversées par la maladie. 

La paupérisation face au cancer est tangible et nourrit les difficultés à le combattre, alors même que la communauté de soins réclame une meilleure qualité de vie pour chacun. Le Rire Médecin s’adresse, lui, à tous les enfants hospitalisés, sans distinction de classe ou d’origine. En se mettant au service de chacun, il mobilise les ressources morales de toutes les familles.

En 1918, le fondateur de la Ligue, Justin Godart, mettait déjà en garde contre la « maladie sociale » que le cancer représentait. Presqu’un siècle plus tard, en dépit des formidables avancées médicales, il demeure parfois un traumatisme qui isole de la société. Car cette tornade dépasse la seule sphère de la santé.

Un des enjeux majeurs du cancer est l’augmentation des difficultés de la vie quotidienne dans les foyers atteints par la maladie d’un enfant : perte de revenus quand un parent doit arrêter de travailler, nouvelles dépenses pour mettre son foyer aux normes d’hygiène (en cas de risque infectieux dû à la déficience immunitaire), coûts de transport maison-hôpital, etc.

Pour les familles déjà vulnérables, le cancer peut être dévastateur, et la LCC enregistre de plus en plus de demandes d’aides (+8% entre 2011 et 2012).

Devant cet état des lieux préoccupant et cette précarité grandissante, les professionnels de santé et les associations font tout pour améliorer la qualité de vie des malades, particulièrement des enfants. Le Rire Médecin s’inscrit dans cette volonté.

"la magie du jeu franchit les barrières sociales et allège le poids des inégalités face à la maladie en créant du lien"

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Comme le résume notre co-directeur Marc Avelot ( ajout du 13/01/2017: Marc Avelot a quitté ses fonctions en mars 2016, Franck Peillon est désormais Directeur) , le clown hospitalier est « un agent de liaison », et rompt pour quelques instants l’isolement auquel peuvent être confrontées certaines familles. S’adressant à tous, y compris aux plus défavorisés, la magie du jeu franchit les barrières sociales et allège le poids des inégalités face à la maladie en créant du lien.

Lori, alias Dr Jeep, constate souvent que le passage d’un duo de clowns favorise l’échange : « J’ai surpris une maman et un papa que tout semblait opposer socialement, entamer, après notre passage, un débat passionné sur l’Egypte alors qu’avant ils ne s’adressaient qu’un timide “ Bonjour ” ».

Le clown hospitalier est un vecteur de jeu, hors des considérations de pouvoir ou d’argent ; chacun peut s’en emparer. Il brise les inégalités. Dans le regard du clown qui offre du jeu pur, l’enfant malade retrouve son statut d’enfant, quel que soit son appartenance sociale.

*Ligue contre le cancer

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